5 mythes autour de la neurodiversité

Photo header


« Les troubles d’apprentissage, ça se soigne. C’est un problème d’enfant.» 


Effectivement, nombreux sont les gens qui pensent que les troubles d’apprentissage peuvent être « traités », et que les adultes ne sont pas ou ne devraient pas être concernés.


Voici les 5 mythes les plus courants en la matière :


  • Ce sont des troubles propres aux enfants

Les divergences neurologiques sont innées et donc permanentes. Les porteurs de ces différences peuvent cependant apprendre à pallier à leurs difficultés au prix d’efforts importants. De nos jours, les troubles d’apprentissage se diagnostiquent surtout au cours de la scolarité de l’enfant, car le personnel enseignant est sensibilisé à cette thématique et apte à rediriger les parents vers le support adéquat. 

Les effets des différences neurologiques peuvent devenir discrets, voire invisibles, grâce à une bonne prise en charge. Par exemple, une de mes connaissances, dyslexique, n’a été identifiée qu’après ses études d’assistance de direction multilingue. Pendant toute sa scolarité, elle a cru qu’elle était intellectuellement moins bien dotée que la moyenne des gens ; elle travaillait donc beaucoup plus que ses pairs, jusqu’à frôler l’épuisement. 

  • Les troubles neurologiques sont faciles à identifier

Au contraire, certains porteurs de ces troubles sont capables de masquer leurs « points faibles » pendant longtemps, voire toute leur vie. Ainsi, une petite fille dyslexique avait développé une excellente mémoire, lui permettant d’apprendre une quantité impressionnante d’histoires par cœur. De plus, les manifestations de ces troubles sont hétéroclites et leur intensité, variable. Par exemple, chez les personnes autistes, chacune est littéralement « unique en son genre » : leur comportement, leurs aptitudes sociales, leurs handicaps et leur potentiel forment un tout qui leur est propre. 

On ne peut pas cumuler les troubles neurologiques

Au contraire, il est courant de cumuler troubles d’apprentissage avec troubles de l’attention (avec ou sans hyperactivité). De plus, les troubles d’apprentissage sont parfois corrélés : par exemple, on estime que 20% des dyscalculiques sont aussi dyslexiques. Enfin, ces troubles peuvent s’ajouter le trouble du spectre autistique, au Haut Potentiel Intellectuel et/ou Haut Potentiel Emotionnel, par exemple. 

Les troubles neurologiques sont incompatibles avec une scolarité normale

Trouble neurologique ne signifie pas défaillance intellectuelle ! Dans la plupart des cas, des aménagements raisonnables suffisent pour soutenir la scolarité et les études des personnes concernées ou leur intégration dans le milieu de travail. Il existe également des outils, comme des tablettes adaptées, permettant aux enfants neurodivergents de pallier leur handicap. Typiquement, lorsqu’ils sont fatigués ou stressés, les porteurs de troubles « dys » ont plus de mal à pallier ; il convient donc de ne pas trop mettre de pression sur leurs zones d’inconfort et de régulièrement les rassurer sur leurs capacités. Les troubles de l’apprentissage n’ont rien à voir avec un manque de volonté ou d’intérêt.

Les troubles neurologiques ne concernent qu’une petite portion de la population

Les études médicales évaluent la proportion de personnes neurodivergentes à 15 à 25% de la population mondiale, selon les sources. Il ne s’agit donc pas d’un phénomène accessoire ou anodin, mais d’une réalité sociale à prendre en compte sur le long-terme dans notre projet de société.

Pas question de voir les choses en noir ! Les différences neurologiques, qui sont considérées comme des handicaps dans la vie de tous les jours, sont aussi le berceau de facultés distinctives qui sont de vrais atouts dans la vie professionnelle.